Retrouvailles

Combien de lune de puis la carcasse de la clio...? Combien de temps à déambuler dans le désert avec pour seule compagnie l'albinos déglingos...
C'était sympa au début ils avaient profités des réserves de Gin... Ouai plutôt sympa... Et puis le remord...
Le remord mélangé à l'autisme de son camarade de balade ainsi qu'a son manque cruel de sociabilité...
En bref, quand ils eurent épuisés toutes les positions scabreuses, faut bien vouer qu'ils ont plus rien eu à se dire.
Voir pire jusqu'au dernier campement... Il avait encore une fois essayé de lui chiper sa dernière bouteille d'arrache gueule... c'était une sorte de jeu entre eux depuis le début... Sauf que quand t'es fatiguée, affamée, esseulée et énervée ben le jeu devient vite casse couille...
Et la chaîne était parti plus vite qu'elle ne l'aurait cru chopant la tempe de Maxwell avec violence et lui déchaussant deux dents au vol...
Bah il l'avait mérité de toute façon se dit-elle en récupérant son bien et en époussetant ses affaires avant de se remettre en marche.

Bon on bouge Bro' et c'fini ces conn'ries, le cul et tout l'reste là. Tu gardes tout ça pour toi c'clair? Où j's'rai obligée d'dire que t'as bien un gueule de noir mais qu't'es monté comme un blanc !

La menace directe aurait pas suffit, mais s'en prendre à sa virilité, ca devrait le faire tenir sa langue quelques jours au moins.

Le sac bien allégé, ils se remettent en route, et, après plusieurs heures de marches harassantes, arrivent au campement de fortune de Sydney.
Elle peut voir au loin la bande de plaine, où, quelquepart, l'attend le Saint... Son estomac se serre, et un léger sourire s'esquisse.
Elle le chasse aussi sec, observant méticuleusement les Bro' qu'elle a rejoint.

Syd et Mistake elle les connait et soupire de satisfaction, un chicano qu'a franchement une sale gueule... et ... une putain de pétasse.
Elle serre les dents et ignore royalement la pouffe avant de s'approcher des deux blackos du groupe et les enserre chaleureusement, comme une fille retrouvant un père et un frère.

'tain les Bro', ca fait du bien d'revoir vos têtes...

Trois lunes maintenant à attendre la dernière colonne de nègres pour reprendre la route - La colonne est plutôt maigre mais elle comprend Michone - Et çà attise déjà un peut tout les gars qui squattent les ruines au bords du fleuve - St Juste sait que la compète va être serré mais la meuf a bien kiffé son phrasé sur les ondes FM - Il a une longueur d'avance c'est claire - Et puis si y devait y avoir un combat de coq - De la cogne - Ça lui pose pas trop de probléme - Il en a deja explosé des bro's pour des nenettes nettement moins piquante que la Michonne - La séduction est un art violent dans les bas fond.

Au camp les Bro's ont comme pas grand chose à ce dire - Faut dire qu'on a pas affaire à une bande d'intélo - Les mecs roulent des mécaniques à ce jauger le regard dense - L'un qui balance un hip hop pour passer pour un mac - L'autre qui prend des poses GangSta histoire de bien faire comprendre au possee qu'il est un taré de première - Et St Juste et Hakim X qui déblatèrent des sermons à qui veux entendre sur l'unité de la race - L'asservissement des blancs et tout un tas de discours rudement vindicatifs qui finissent toujours en promesses bien utopiste - Ils sont partis pour faire de grandes choses ensemble au moins çà c'est claire.

Bref une ambiance plutôt saine pour un tas de cas de sociaux extirpés de quelques abris, prisons, ou autre quartiers haut la mains qui perpétuaient des traditions à base d'honneur et d'embrouille.

On sent aussi le flippe des réserves diminuant - Y a un camps de latinos à l'est et si personne n'a vraiment pris la peine d'en parler style stratège il est claire que les nègres allaient faire les malins - Et que les gonzes en face auraient intérêt de ce la jouer profil bas.

Just renifle l'odeur de la petite chatte en chaleurs de Michone à 20 bornes et compose en loucedé un hip hop bien romantique ponctué d'allusions explicites - Ouiap la lune va être chaude - Les frères au loin on déjà la greluche en vue - Just laisse tomber la parqua pour exhiber ses muscles au yeux des négros - La panthère noir est en rut.



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Je part ce soir donc pas de HRP avant 3 semaines - Peut être des incursions dans le fofo pour mater et commenter - En attendant rigoler bien et Tcho les bro's !!

postez ici pour continuer

http://www.fract.org/forums/index.php?sujet=469

La misanthropie du vieil homme était mise à l’épreuve ces temps-ci. Mais la surprise et l’émotion s’emparèrent tout de même de son vieux corps lorsque Michonne et Maxwell apparurent devant lui. Une noire et un faux blanc. Au lieu d’un noir et d’une fausse blanche.

Il sentait les larmes grimper le long de ses glandes lacrymales, escaladant quatre à quatre les marches salées des pleurs. Ses membres mollissaient : ses jambes quittaient leur statut de piquets rachitiques et ses bras échappaient à leur destin de sculptures marbrées et tétanisées. Un sentiment, merde alors. Vite, le refouler au plus profond de soi, que ça se voit pas. Faire son dur.

Mistake reprend alors son allure habituelle de vieux tuteur planté dans une terre aride, durci par le temps et les intempéries. Creusé par la vie et son lot de malheurs. Son regard se porte rapidement sur les deux arrivants, puis se pose définitivement sur Michonne. Il se dirige vers elle, vers la première femme noire qu’il ait vue depuis un paquet d’années. Ses bottes en plastoc couinent de la sueur du moment. Il ouvre maladroitement les bras et prend la parole ; un léger trémolo dans la voix vibre en même temps que ses cordes vocales.

Bonjour, fille. Permets à ton ancêtre de serrer la jeune chair de son peuple entre ses bras. Rien ne lui ferait plus plaisir.

Il attend, dans la position la plus connue du christ, son embrassade. Il est superbe et ridicule. Il est intransigeant et au bord des larmes. Il attend…



(C'est aussi posté là-bas)

Un vent mou, vague flatulence inutile, charrie des grappes d’insectes bourdonnants. L’air est moite et malsain. Trop chaud en tout cas.

Ecrasant.

Des ombres attendent.

Elles sont plantées dans la steppe aride. La peau brûlée et détrempée. Les guenilles imbibées de sueur aux parfums musqués.

Les mains cagneuses balaient régulièrement les fronts suintant de transpiration. Elle revient aussitôt, gouttelettes puis filet.

Etouffant.

Faute de pitance, les oiseaux tournoient jusqu’à l’épuisement au-dessus de l'herbe fanée. Tous identiques, tous anémiés. Au loin, un clair-obscur avance à contre-jour.

***


Michonne. La panthère. Maxwell. Le blanc factice, le simili-noir.

Encore ces deux là. Achraf avale sa salive, soudain mal à l’aise. La façon dont la gonzesse a proprement explosé le crâne du petit blanc lui revient en mémoire. Il les revoit ces bouts de cervelles spongieux se balançant au bout d’une chaîne. Il s’en souvient de ce crâne qui a explosé comme un melon trop mûr au contact de la rouille. Ce claquement mou, terriblement sourd, des os qui rompent. Ces yeux qui glissent, ces muscles qui lâchent. Ce corps qui plonge dans la flaque.

Ouais…pas beau…

A vrai dire, cette meuf est pas nette. Pas assez gazelle, trop froide. Une putain de détraquée. Et l’albinos…sa gueule baroque est flippante. Putain d’flippante.

Sont encore loin…mais décidemment Achraf n’est pas bien.

Travelling.

Son regard glisse sur ses acolytes. Burr, son regard torve et son sourire de satyre. Zer, hagard, les globes rougis enfoncés dans ses orbites endormies. Le gros Wal Myers, suant, puant, les pupilles immenses et la moue belliqueuse. Candyman, un gars pas bavard avec des mirettes écarquillées de désaxé qu’attirait les mouches. Le Saint, clodo perché aux dents pourries et aux yeux jaunes. Le Serrurier, l’œil lubrique et la mèche peroxydée. Hakim, avec ses lunettes et ses messes noires…puis là-bas y’avait aussi l’vieux déglingué, Syd’…puis les nouvelles têtes…

En fait, Michonne et Maxwell ne sont pas flippants. Juste couleur locale.